DCD le 1/5/1950 d'après isis97 (inversion des deux premiers chiffres) à vérifier
Maman Didie : la mère de Maman, aînée de Dopère, elle avait déjà soixante-neuf ans lors de ma naissance, élégante, énergique, elle avait des yeux de jais qui vous transperçaient quand ils n'étaient pas affectueux. Mais pour nous, bien sûr, ils l'étaient toujours. Souvent assise dans sa berceuse, au rez-de-chaussée de sa maison (au 25 rue Boisneuf), elle se berçait en regardant les passants, par la porte grande ouverte (en ce temps là, c'était tout à fait normal). Je me souviens qu'elle avait, à côté d'elle, une petite " main " en ivoire, sur un long manche flexible en ébne. Avec cet instrument bizarre, elle se grattait le dos, en se mettant légèrement de côté. M'enhardissant, je lui avais un jour demandé si je pouvais le faire pour elle. Elle m'y autorisa, mais pas bien longtemps car il paraît que je m'y prenais fort mal…
Elle avait eu six sœurs qui, à une certaine époque habitaient toutes dans le quartier. Quand j'étais petit, une seule était encore là, et occupait la belle maison, sur le trottoir d'en face, au 28, où se trouve maintenant une pharmacie. Elle était notre " Mamie Beauperthuy ", toute menue et frisée, veuve sans enfants, d'Alexandre Beauperthuy, qui lui aussi avait été un très important personnage, à la fois son cousin germain et son oncle, étant veuf de la sœur de sa propre maman.
J'aimais beaucoup lui rendre d'affectueuses visites, et je me souviens avec précision de beaucoup d'objets qui étaient chez elle, du son du carillon de la porte d'entrée, que je faisais sonner toute volée, et aussi de sa vieille bonne, en costume créole Jeannine… qui préparait d'odorantes mixtures.
